D'une seule voix
En décembre 2004, peu après la deuxième intifada, Jean-Yves Labat de Rossi réussit l'exploit de réunir sur une même scène en plein coeur de Jérusalem des musiciens d'Israël, de Cisjordanie et de Gaza. C'est l'histoire éphémère de ce groupe d'une centaine de musiciens, palestiniens et israéliens, que nous raconte Xavier de Lauzanne, le metteur en scène, qui les a suivis tout au long de leur périple de Jérusalem en France, puis à travers la France pendant trois semaines. Ce film, ou plutôt ce reportage est un véritable régal pour les amateurs de musique, car c'est autour de la musique que ce film, D'une seule voix, déroule son fil rouge. Juifs, chrétiens ou musulmans ils sont avant tout des musiciens et s'ils ne se voient plus, ils peuvent encore s'entendre... C'est avec beaucoup de discrétion que dès le début du film nous assistons aux rivalités qui apparaissent inévitablement. Sur scène c'est un triomphe, mais en coulisses le ton monte. La promiscuité à laquelle personne ne peut échapper finira par tisser le long de la tournée, malgré les antagonismes politiques, des liens, dont la musique est le fil de trame. Dire de ce film que c'est un film musical est un peu réducteur, car c'est aussi une formidable aventure humaine qui dépasse les idées préconçues de haine gratuite et d'ignorance. Les musiciens viennent tous d'Israël ou de Palestine et jouent leur propre musique. Ils ne forment pas un orchestre unique, mais au bout de trois semaines de cette tournée difficile où les épreuves sont vécues ensemble, cela conduit en fin de compte à une note d'espoir. Très beau film à ne pas rater.